Inondations du Delta de l'AA : les petites marées empêchent l'évacuation rapide de l'eau malgré un fonctionnement des pompes jours et nuits...

Inondations du Delta de l'AA : les petites marées empêchent l'évacuation rapide de l'eau malgré un fonctionnement des pompes jours et nuits...
Une station de pompage des wateringues dans le calaisis - crédit : Radio6
Sébastien Foissel 16:00 - 07 novembre 2023

3 à 4 fois plus de pluie sont tombées depuis la tempête CIARAN vendredi dernier sur la région. Des précipitations qui tombent mal en raison des petits coefficients de marées. Toutes les pompes des wateringues fonctionnent 24h sur 24h. La vanne de Furnes en Belgique a été ouverte durant 3 marées mais a dû être refermée lundi à cause d'une sur-côte de la mer.

« On fait face à une situation vraiment exceptionnelle » selon Bertrand Ringot, président de l'institution des Wateringues :

L'institution des wateringues est-elle toujours dimensionnée à ces évènements climatiques ? Oui répond le président de l'institution des wateringues Bertand Ringot. Pourtant des études sont bien lancées pour créer de nouveaux bassins de rétention... :

Voici le bilan en détail délivré par l'institution des Wateringues lundi :

« Sur les 30 derniers jours, il est tombé entre 220 et 250 mm, selon les secteurs, soit 3 à 4 fois les valeurs moyennes. Le premier épisode sévère coïncide avec la tempête CIARAN, les 02 et 03 novembre, avec des précipitations de 50 à 70 mm.

Encore une dizaine de mm de pluie la nuit sur le territoire, et 25 à 35 mm annoncés ce lundi, 40 mm sur le haut bassin de l’Aa, sur des sols saturés en eau.

Les conditions de marée sont passées de moyennes, en milieu de semaine dernière à très défavorables ce jour, et ne vont s’améliorer que lentement d’ici à la fin de la semaine. Il faut savoir que ce type de contexte peut conduire à réduire de 30%, les capacités d’évacuation gravitaire, qui ne peuvent être compensés par les pompages.

Des surcotes d’un mètre, ont aussi été constatées – dégradation supplémentaire des conditions d’évacuation en mer, pendant les périodes de tempête, mais devraient se réduire en fin de semaine.

A Dunkerque, les niveaux sont très hauts, le pompage est engagé avec toutes les capacités disponibles (il manque une pompe Rateau – dysfonctionnement en cours de résolution, dans le cadre de la garantie. On a dépassé la cote de 3,80 m, ce qui provoque des débordements sur le boulevard Simone Veil, qui est fermé à la circulation. Cette situation rend difficile l’évacuation des eaux à l’amont (secteur de Bergues).

A la demande du gouverneur de Flandre et avec l’autorisation de la secrétaire générale de la Préfecture du Nord, le dispositif « vanne de Furnes » a été activé. Il a fonctionné partiellement pendant 3 marées, et a permis de decôter le canal de Furnes de 10 à 20 Cm. Par contre, lors des 3 dernières marées, les vannes de Furnes ne se sont pas ouvertes, les conditions n’étant pas réunies, pas d’abaissement suffisant du canal exutoire.

Les niveaux sont redevenus « acceptables » à la station des Moëres (1,5 m avec 2 pompes), sachant que l’on est monté à 2 m les 03 et 04 novembre ; les équipes de SUEZ et du GPMD ont été mobilisées à plusieurs reprise pour résoudre les problèmes de dégrilleur ; les niveaux sont maintenant contrôlés à l’amont de Bergues, avec toujours une partie des pompages engagés, en raison du niveau élevé à l’aval. Le secteur avait subi une montée forte des niveaux le 03 et 04, malgré le fonctionnement de toutes les pompes.

Sur le Schelfvliet, le niveau reste élevé et stable à marée haute, les volumes d’eau à évacuer sont importants et les conditions de marée sont peu favorables ; les niveaux sur la rivière d’Oye sont contenus, mais avec toutes les capacités de pompage engagées.

Les écluses de Gravelines sont bien entendues toujours ouvertes à claire voie ; malgré les pluies de cette nuit, les pompages à Mardyck ont permis de contenir la montée des niveaux dans le marais audomarois, on reste toutefois à des niveaux très élevés (2,5 m dans le marais, et 1,7 sur le bief aval (limite de débordement).

Les niveaux sur l’Aa, et la Hem, sont de nouveau en hausse, et cela va donc amener de nouveau beaucoup d’eau dans l’audomarois.

Pour le canal de Marck, les niveaux sont stables, mais très élevés ; Les services de GCTM ont indiqué des débordements importants, sur la zone dite du Virval.

Sur le canal de Calais et ses tributaires (canal de Guines, Ardres et Audruicq), situation inchangée, on est systématiquement aux limites du débordement depuis le début de l’épisode. Des débordements se produisent aux points bas des digues.

Le secteur le plus en tension est celui du canal des Pierrettes, qui est sensible aux fortes précipitations, et aux mauvaises conditions de marée aggravées par une surcote de près d’un mètre; le pompage intensif ne permet pas de faire baisser le niveau à l’amont ; on atteint aussi les limites au niveau du bassin des Chasses, qui ne peut se vider que très partiellement à marée basse (marnage limité à 2.1 m, contre 4 à 5 m en marée favorable) ; en conséquence, il se remplit très vite en phase de marée haute, et les pompages doivent être arrêtés dès que l’on atteint la cote 5,5 m – sinon, l’eau passe au-dessus du barrage et revient dans la rivière.

La journée de lundi va être difficile avec les précipitations annoncées, et les mauvaises conditions de marée ; l’amélioration de la situation va être lente et longue, et dépendra aussi de la pluviométrie à venir ; les pompages seront au minimum nécessaires jusqu’au milieu de la semaine, pour ressuyer tous les débordements et les sols saturés.

Aucune avarie supplémentaire pour l’instant. Les équipes de l’Institution et les exploitants sont mobilisés pour maintenir la pleine capacité du système, et suivre l’évolution de la situation. »

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