A Boulogne sur mer, le groupe majoritaire provoque une suspension de séance contre des propos du RN !

A Boulogne sur mer, le groupe majoritaire provoque une suspension de séance contre des propos du RN !
Les élus boulonnais ont quitté la salle du conseil municipal pour protester contre des propos d'un élu d'opposition.
Sébastien Foissel 19:53 - 20 juin 2019

A Boulogne sur mer, le groupe majoritaire conduit par Jean-Claude Etienne a quitté la salle dès le début de séance. Les élus protestent contre des propos jugés racistes tenus par un élu du groupe Bleu Marine sur les réseaux sociaux.

Dès le début de séance, le socialiste Jean Claude Etienne a pris la parole et lu un texte dans lequel il dénonce les propos publiés par un élu du groupe Bleu Marine.

"Nous faisons état de notre indignation. La fonction d’élu exige du respect. Notre devise républicaine doit être réaffirmée. Des propos inacceptables ont été diffusés par un élu de ce conseil. Des propos à caractère raciste ont été publiés à l’occasion du ramadan.

Nous sommes choqués de voir cet élu continuer à siéger. De tels propos ne peuvent pas être banalisés. Nous souhaitons que les élus du groupe Bleu Marine exprime le rejet de cet élu.

L’honneur de la ville de Boulogne sur mer est entaché. Je demande aux élus de se lever et de quitter cette séance le temps que le groupe Bleu Marine réfléchisse."

Jean-Claude Etienne est sorti de la salle suivi de tous les élus. Le maire Frédéric Cuvillier a prononcé une suspension de séance de 15 minutes.

Dans la salle restent silencieux, les 3 élus du groupe Bleu Marine : Antone Golliot, Marie-Claude Ziegler et Franck Clabault.

Au retour des élus, Antoine Golliot a pris la parole :

"On ne comprend pas vraiment ce qui se passe depuis quelques minutes. Vous essayez d'allumer une tempête qui restera dans un verre d'eau. Les propos restent de l'humour gaulois. On ne peut plus critiquer une religion. Doit-on se taire, se prosterner devant les curés de la pensée unique pour donner raison aux terroristes ? Mr Clabault a toute sa dignité à rester dans ce conseil.

Dans son passé, Mr Clabault a lui aussi risqué sa vie pour notre liberté. Nous sommes différents de vous et il faut prendre en compte que le vent tourne. Votre mouvement politique est devenu une souris. Le RN devient un éléphant. Votre attitude est disproportionnée."

Claude Allan, l'adjoint au maire :

"Vous vous découvrez... Si nos ancêtres ne s'étaient pas engagés dans la résistance, nous ne saurions pas là. Vous avez perdu deux points aux dernières élections. Le clivage n'est pas seulement municipal, il va au delà. Jusqu'à la fin de mes jours, jamais je n'accepterais votre idéologie et j'espère que vos collègues réfléchissent à ce que vous avez dit.

Rappelez-vous, si il n'y avait pas eu les marocains à Boulogne sur mer, il n'y aurait pas eu les APO à Boulogne sur mer. Si les polonais n'étaient pas venus dans le bassin minier, il n'y aurait pas eu de mines."

Hamir El Gadir, élu de la majorité :

"Je suis surpris de vos propos. Je suis musulman né en France. Moi, je travaille pour le ministère de la justice avec des gamins qui ont vraiment des propos d'extrême droite et je vous invite vraiment à faire attention. Quand vous avez été élu, je vous ai félicité et je ne comprends pas qu'on en arrive à tant de haine. "

Le maire Frédéric Cuvillier a clos le débat :

"Mon rôle est de rassembler les boulonnais et d'éviter qu'il y a des oppositions dans la population. Les uns et les autres, votre groupe, décidera d'être solidaire ou de se désolidariser. A quelques mois des échéances municipales, que chacun fasse corps. Calmement, sereinement nous vous disons notre désaccord."

Le conseil municipal reprend son cours.

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